Nous constatons avec consternation, mais sans grand étonnement que
les USA, via General Electrics (GE), cherchent à s’emparer d’un
savoir-faire et d’une technologie qui leur fait défaut, en prétendant
faire l’acquisition de la branche énergie du groupe français Alstom.
Alstom a été créé en 1928. Depuis, il s’est implanté dans 100 pays
avec 93 000 employés, 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires dont 15
milliards dans le secteur énergie à lui seul, 732 millions d’euros de
bénéfices. Si l’on ajoute les sous-traitants, c’est plus de 200 000
emplois qui sont concernés. Pour autant, il ne représente qu’un sixième
de GE et un quart du géant allemand Siemens. Sous prétexte de faire face
aux prétendus défis de la mondialisation, on assiste au démembrement
d’un fleuron industriel français, pour le plus grand bénéfice des
actionnaires.
Pourtant Alstom est le numéro un mondial dans les centrales
électriques clés en main ; les turbines et alternateurs
hydroélectriques ; le service pour les sociétés d’électricité, les
systèmes antipollution pour les centrales électriques, notamment à
charbon ; les trains à très grande vitesse (TGV), pendulaires, trains de
banlieue et régionaux ; les systèmes de véhicules légers sur rail et
les tramways comprenant notamment la gamme Citadis ; les services, la
signalisation et les systèmes ferroviaires (commandes de passages à
niveau, etc.). Avec son département «Wind Power » le groupe est aussi
présent depuis trente ans sur le marché de l’énergie éolienne, avec sa
filiale Alstom-Marine dans l’éolien marin.
En conséquence, par la nature de ses produits et ses services, le
Groupe Alstom ne se situe pas sur le marché de la libre concurrence :
ses ventes sont politiques et dépendent de financements publics ! Son
activité, tant industrielle que commerciale, et sa production font de ce
groupe une entreprise à caractère stratégique. Elle doit être intégrée
au patrimoine national et donc contrôlée par l’État. Elle doit être
nationalisée pour préserver ses emplois, car chacun sait ce qu’il
advient d’une entreprise lorsqu’elle passe dans le giron mondialiste.
Elle doit être nationalisée pour conserver sa technologie et son
savoir-faire. Elle doit être nationalisée parce qu’elle est un outil de
notre diplomatie industrielle au service de la grandeur de la France.
Les nationalistes dénoncent l’hypocrisie du système en général et du
gouvernement de Manuel Valls ainsi que de la classe dirigeante en
particulier, qui livre à la mondialisation un des fleurons de notre
industrie.
Un système qui a organisé la faillite et la carence de la formation
professionnelle dans le secteur industriel. Depuis des dizaines
d’années, sous les gouvernements de droite comme de gauche les secteurs
des services ont été privilégiés au détriment des secteurs
scientifiques, pour lesquels a été fait le choix de cerveaux étrangers,
coréens et chinois entre autres, dans la plus pure tradition
immigrationniste. Déjà en 1984, Laurent Fabius ne déclarait-il pas que
nous étions entrés dans l’ère post-industrielle !?
Un gouvernement hypocrite qui feint de s’opposer au choix du patron
apatride d’Alstom, M. Kron, juif de Pologne, étranger aux intérêts de la
France, alors que, peu avant, Hollande, lors de son récent voyage aux
États-Unis a encouragé le directeur de GE, M. Immelt, à venir investir
en France. Une classe dirigeante vendue au plus offrant, dont Clara
Gaymard, présidente de GE pour la France, membre de la trilatérale,
Américaine au passeport français, en est le parangon. En 2006,
Bombardier est favorisé par ces artisans de la mondialisation, pour
l’obtention du marché des Transiliens en Île-de-France, au détriment du
groupe français Alstom. Dans la même lignée, on se rappellera également
qu’en 2003 déjà, les mondialistes ultralibéraux incarnés par le prétendu
socialiste Pascal Lamy, commissaire à la concurrence sous Lionel
Jospin, voulaient traîner la France en justice, le gouvernement Raffarin
ayant sauvé le groupe qui faisait alors face à une difficulté
conjoncturelle.
En conclusion, la seule alternative conforme à l’intérêt national
reste donc le retour de l’État dans le capital d’Alstom. Étant entendu
que la nationalisation telle que les nationalistes la conçoivent ne
consiste pas à la gestion de l’entreprise, mais à veiller que son
activité soit conforme aux intérêts de la collectivité dans le cadre
plus général de l’orientation de l’économie.